J’en avais parlé. En voilà, quelques-uns au moins. Vous saurez tout des matelots de l’Aranui.

Leur tâche n°1, je répète, charger et surtout décharger le cargo.
Avec casque et chaussures de sécurité, toujours. Intéressants à observer : pas un mot, quelques signes rapidement interprétés, pas de gestes superflus, chacun à sa place comme dans une chorégraphie bien maîtrisée, il s’agit d’aller vite et d’être efficace.

Les grutiers de l’Aranui

Le roi des grutiers de l’Aranui, le voilà. Il s’appelle Mahalo.

Aux étapes importantes comme à Nuku Hiva ou Ua Pou, il peut passer la journée entière dans sa cage, jouant des manettes, sans une pause. Impressionnant.

Les matelots de l’Aranui

Deuxième tâche : aider les passagers à se déplacer hors du bateau. Si la mer est calme et l’abordage facile : la barge. Sinon : tous à la baleinière ! Reportage à suivre.

Si on n’a aucune opération de déchargement quelconque, ni de marchandises, ni de passagers, vous croyez qu’ils se reposent ? ben non. Et, entre nous, franchement, vous ne croyez pas qu’avec un pinceau plus large cela aurait été plus facile ?? laver le bateau avec un truc pareil…..

Enfin, retour sur la vedette, Mahalo. Pas un reportage sur l’Aranui ou les Marquises qui ne le montre, ou qui ne parle de lui. Même le Monde, dans son reportage sur l’Aranui (si vous êtes abonné) (si vous ne l’êtes pas, lire l’extrait qui le concerne ci-dessous), qui le fait parler, ou penser, on ne sait pas trop.

Avouez qu’en plus, il a de la gueule, non ? Parait même qu’il a la peau douce, c’est une copine qui me l’a dit 😉

Selon leur humeur, quelques marins sortiront alors guitare, ukulélé (guitare hawaïenne) et hue (maracas) pour faire danser les passagères. C’est l’heure propice aux rencontres et aux confidences. Comme beaucoup de Marquisiens, Mahalo Pahuatini n’est pas très loquace. Ce colosse au crâne rasé, au corps et au visage couverts de tatouages, s’exprime d’abord avec les yeux, un froncement de nez ou un mouvement du pli de la bouche.

Mais quelques bières plus tard, il vous décryptera peut-être son histoire, illustrée, comme dans un livre, avec ses tatouages. Le voyage sur une pirogue de ses ancêtres venus d’Hawaï en suivant la Croix du Sud. Son amertume et sa colère lors de la reprise des essais nucléaires à Mururoa. Les tikis qui le protègent et lui donnent sa force. La tortue, symbole du voyage et trait d’union entre les humains et les dieux. Il confiera son attachement à ses îles, plus fort que le chant de quelques sirènes, et dira pourquoi les Marquisiens surnomment leur archipel Enua Enata : « La terre des hommes » . extrait de L' »Aranui », messager des Marquises LE MONDE | 24.08.05 | 15h12

A bientôt la suite : le « transbordement des passagers« .

Bon week-end à tous. Portez-vous bien.