3 jours à Rangiroa, ce n’est pas beaucoup, surtout quand on découvre l’atoll pour la première fois. Rangiroa signifie « vaste ciel » en langue paumotu. Et le paumotu est la langue de l’archipel des Tuamotu, au nord de Tahiti.
Vous ai-je déjà dit que Rangi contient le 2° plus grand lagon au monde ?

Mais les habitants de Rangi sont suffisamment accueillants, aiment tellement expliquer leur île.. qu’il est facile de palabrer. Il ne faisait pas très beau, cela a été encore plus facile de faire connaissance, et prendre son temps de parler.
Au fait, les locaux appellent leur atoll « Rangi », tout comme Fakarava devient « Faka ».

Allez, on s’y promène ensemble…

Le propriétaire de la pension Tuanake, Vetea

Père de 3 enfants, il veut investir et se développer, en rénovant ses fare (bungalows) et en achetant un motu (ilot corallien). La pension comporte 7 fare, au bord du lagon, avec salle de bains privée et brasseurs d’air, et les séjours peuvent être vendus en demi-pension. La petite plage privée est artificielle, comme souvent à Rangi.
Il a bien compris que les clients souhaitent la clim, à tort ou à raison. Et, il a bien compris aussi que s’il effectue lui-même les excursions sur son motu, la marge sera pour lui !
Vetea est un peu atypique dans la mentalité polynésienne, il le dit lui-même. Son entourage se contente de peu, et il préfère garder sa liberté, aller à la pêche, cueillir des fruits, ramasser quelques noix de coco et les faire sécher au soleil, et ….. boire des bières.

pension à Rangiroa
cocoteraie Rangiroa
le lagon de Rangiroa
charpente pension polynésienne

Pension Tanuake, les fare, la cocoteraie, la plage et l’envers de la toiture.

Un patron de snack, Chez Esmaralda.

Il avait acheté ce snack pour son fils, puis « l’a mis dehors » dit-il, et maintenant développe son affaire sans avoir jamais été cuisinier. Comme je lui faisais remarquer que son tartare de mahi-mahi (dorade coryphène) était excellent et plutôt et original – avec des œufs de lump dedans ! –  il m’a dit avec un grand sourire qu’il avait demandé conseil à des clients de passage, des Marseillais….
« J’ai encore des problèmes avec la chaîne du froid », nous a-t-il confié. Sa faconde et sa tchatche compensent formidablement bien son amateurisme. Nous y avons déjeuné 2 fois : le premier jour il n’avait plus de bière, et le dernier plus de beurre ni de poisson.

Un guide d’excursion, Jean-Pierre

C’est lui qui nous a amenés à l’Ile aux récifs. Un look d’Italien élégant, les lunettes branchées, la démarche assurée. Quel homme, mes amis !!! Adorable en plus, d’excellente humeur, beaucoup d’humour et …… fin cuisinier.
Quant aux récifs, à une heure de bateau d’Avatoru la « capitale », il s’agit de « formations coralliennes surélevées et burinées par l’érosion » (dixit Lonely Planet). Plusieurs centaines de mètres quand même, et plein de petits massifs coralliens (qu’on appelle « patates »), où il fait bon nager.

Une prof d’anglais

Rencontrée au snack, elle est grande, mince, blonde, avenante. Arrivée de Paris cet été, d’un grand lycée où elle enseignait en prépa me dit-elle, découvre une ambiance de « ZEP », à son étonnement. Elle enseigne ici, au collège de Rangiroa, 350 élèves, une grande majorité interne. Elle m’avoue que les gamins locaux ne se sentent pas vraiment concernés par l’anglais, et le lui disent plus souvent qu’à leur tour. Je lui ai souhaité une bonne continuation, du courage.

Des enfants, sur la route

Puisque nous sommes en vacances, les enfants aussi, et ils s’occupent fort bien à faire claquer leurs paréos sur la route.
Vous prenez un pareo, vous roulez serré, pour en faire comme une grosse corde, et vous faites claquer. Concours de pétard assuré, c’est la grande mode en Polynésie. Les journaux en ont parlé récemment, parce que bien sûr certains voisins n’apprécient pas, ou que ça dégénère en bagarre générale. Et c’est vrai que ça fait du bruit !

Un touriste allemand

Lui, il était de fort mauvaise humeur. Pas un mot à la table commune du soir, chipotant dans son assiette.
On apprendra le dernier jour par Vetea qu’à son arrivée à Rangi il a loupé son bateau de croisière pour faire de la plongée. Alors il reste dans sa chambre ou sur sa terrasse, pourtant en face du lagon. Bizarre ce bonhomme quand même.

Pour résumer…

3 jours, c’est trop court. C’est un bon début, puisque nous savons déjà que nous reviendrons, plus longtemps sûrement. Parce que Rangi c’est quand même un haut lieu mondial de la plongée sous-marine, et ça, ça fait bigrement envie.

Et, vous voulez que je vous dise : nager, j’aime vraiment ça. Bien sûr, ça parait anodin comme ça. Mais, c’est juste que vous me connaissez pas assez encore. L’eau et moi, bref. Surtout, les poissons et moi…. Et voilà que j’aime ça. Un masque, un tuba, des palmes, 2 heures dans l’eau dimanche dernier. Au milieu des poissons de toutes les couleurs, il y avait même une tortue (et qu’est-ce que ça nage vite une tortue !!!), des dauphins et un …. requin.
Pour les connaisseurs, je suis obligée d’avouer que c’était un « pointe noire », mais vous avez le droit d’être impressionnés, ou de faire semblant ! Cela me ferait tellement plaisir….