Nous venons donc de passer 8 ans à Tahiti. De 2005 à 2009, puis de 2013 à 2017.
Après 4 ans à Tahiti, quelques années de retour en métropole avec des hauts et des bas, nous avons repostulé pour 4 nouvelles années sous les cocotiers, et nous n’avons jamais regretté d’être revenus vivre en Polynésie.

Il est temps de vous en donner les raisons principales, non ?

Douceur de vivre, sourires, lagons et cocotiers

huahine

Les Polynésiens, leurs sourires réputés, leur empathie, leur gentillesse

Quand vous croisez un Polynésien, non seulement il vous sourit, mais il soutient votre regard, prêt à déclarer un compliment, entamer une conversation. On est loin des individus de métropole (dont moi) qui ont leur regard figé sur le bout de leurs chaussures ou le plafond quand vous êtes coincés ensemble dans un ascenseur….
Tout le monde se tutoie, ou presque. Les étudiants m’ont dit « Madame, tu as une nouvelle robe », mon médecin « Annie, tu devrais faire plus de sport »… et à la Poste, dans les magasins, au marché ou dans la rue : tutoiement obligatoire et réciproque.

Le sourire des Polynésiens, leur gentillesse, leur spontanéité, c’est ce qu’ont retenu tous nos visiteurs de leur séjour polynésien, et c’est bien ce qu’a compris le service de promo de Tahiti pour sa campagne actuelle

ahe

Vivre en Polynésie, pour une « vie no stress »

Difficile d’imaginer une vie plus tranquille, même à Tahiti.
Les habitants de Tahiti vous diront qu’il y a des embouteillages (ce qui est vrai) et de la pollution (aussi), que c’était mieux avant, qu’au moins dans les îles (autres que celle de Tahiti) on vit tranquille.

Et pourtant ! quand on arrive de métropole… comment dire ?
Imaginez une circulation fluide (sauf aux entrées/sorties de Papeete, aux heures de pointe, là c’est infernal), où les piétons sont rois, où la vitesse est limitée à 60 voire 50 km/h (sauf sur une quinzaine de kilomètres, où la 4 voies est limitée à 90, donc on a l’impression d’être sur autoroute…), où on vous laisse gentiment déboiter, changer de file ou sortir de votre parking. Alors, oui, pour nous la vie est cool…

Imaginez un supermarché où personne n’est pressé, où les caissières font la causette à leurs clients…
Ça fait rêver, hein ?

Le « aita pea pea » (1) en toute occasion

Les Polynésiens sont formidables. Pour eux, rien n’est grave. Un brin de fatalisme, l’espoir de s’en sortir, la solidarité familiale, l’accès aux produits de la pêche ou de la cueillette, la nature étant tellement généreuse..
J’ai rarement vu autant de zénitude face à l’adversité, les inondations ou le chômage. Bien sûr, la forte présence religieuse suppose que tout ce qui arrive est de volonté divine, le bon comme le mauvais.
Je ne nie pas les situations de pauvreté, de misère sociale, de brutalité intra-familiale, loin de là. Beaucoup ont quitté les îles pour rejoindre Tahiti, dans l’espoir d’un emploi. Mais globalement, j’ai l’impression que le fatalisme et les croyances religieuses prédominent.
Vivre en Polynésie présente des atouts, la richesse de la nature et le « positivisme » des Polynésiens y sont pour beaucoup.

balade au Te Pari

La magnifique culture polynésienne

Il est clair et évident que, quand vous arrivez en Polynésie, vous arrivez bien en terre polynésienne, le Fenua. D’ailleurs, on vous accueille à l’aéroport avec ukulele, danse et fleur de tiare, ce n’est pas un mythe, même à l’heure actuelle. Non, elle n’est pas faite pour les touristes.
Cette culture polynésienne est omniprésente : chants, danses, musiques, peinture, sculpture, légendes, sports traditionnels (va’a ou pirogue – lever de pierres – javelot, etc). Regardez le programme du Heiva i Tahiti, vous aurez une idée plus précise ! D’ailleurs, le Heiva existe dans chaque île, même celles où il n’y a aucun touriste…
Et cette culture est bien vivante, grâce aux écoles et collèges, grâce aux différentes troupes et tous les bénévoles qui encadrent les jeunes.
Soyez curieux, attentifs, les Polynésiens sont riches de leur culture, et ont beaucoup à nous apprendre.

Par exemple : tous les ans, fin novembre, a lieu à Tahiti un concours pour danseurs et musiciens, le Hura Tapairu. Si je vous dis qu’y participent entre 20 et 30 troupes chaque année, mesurez-vous l’ampleur de la diffusion de cette culture, rien que pour la danse ? c’est comme si, dans un pays d’amateurs de foot, dans une région de 150 000 habitants, se présentaient 30 équipes de foot d’adultes chevronnés !

La diversité des îles polynésiennes

Les archipels de la Polynésie française

Polynésie française, vocabulaire

D’abord, une précision de vocabulaire. La Polynésie française, c’est le terme administratif (et pas très vendeur on est d’accord) choisi par l’administration pour définir l’ensemble des îles de ce territoire.
Commercialement parlant, le comité du tourisme vante « Tahiti et ses îles ». D’ailleurs, à Tahiti, pour parler de quelqu’un qui vient des autres archipels, on dit qu’il vient des îles… vu de métropole, ça m’a toujours fait sourire 😉
Les Américains (une grande partie des touristes ici) ne connaissent que Tahiti et Bora, puisqu’une base américaine (chanceuse) stationnait à Bora pendant la 2° guerre mondiale…
Et les Français disent qu’ils vont à Tahiti, quelle que soit l’île où ils iront en vacances.

Les archipels polynésiens

Comment imaginer que la Nature puisse produire autant de merveilles ?
Îles hautes, îles basses, barrières de corail, atolls… je reconnais que j’ai tout appris sur place. On apprend beaucoup sur la formation des reliefs polynésiens en visitant le musée de Tahiti et des îles.

8 ans en Polynésie nous ont permis de visiter tous les archipels.
Bien sûr celui de la Société, le plus facile d’accès depuis Tahiti.
Et puis les Tuamotu, mon grand coup de cœur, on découvre ce que sont des atolls, en particulier Fakarava mon chouchou et son lagon aux bleus incroyables.
Les Marquises, 2 fois avec l’Aranui.
Les Gambiers, magnifiques d’îles, de couleurs, de culture.
Les Australes, surprenantes. Tubuai, Raivavae, Rurutu et ses baleines. On y a pris plaisir.

Îles Gambier

Le Triangle Polynésien

J’ai beaucoup appris en géographie lors de mes séjours.
D’abord, l’emplacement des îles sur une carte, dans ce fameux triangle polynésien dont le centre se situe à Raiatea, entre Nouvelle-Zélande, Hawaï et l’Île de Pâques. Ce triangle, visité plusieurs fois, n’a presque plus de secrets pour moi.

Conclusion

Ces séjours polynésiens ont constitué une belle parenthèse dans nos vies. Ils nous ont permis de découvrir et apprécier une belle partie du monde, le « territoire pacifique », et aussi de rencontrer des amis formidables. Vivre en Polynésie est un enchantement.
Et pourtant, nous avons cependant quitté ce paradis pour rejoindre la métropole, en particulier nos familles et amis. Voilà.

(1) aita pea pea, cela veut dire « no souci », « t’en fais pas ». En réalité, cela veut dire que chaque problème va avoir une solution, avec l’aide de Dieu si besoin.

lagon de Tahaa